lundi 23 avril 2012

Touche pas à mes potes


22 avril 2012, il est 20h les résultats tombent. Hollande-Sarkozy au deuxième tour sans trop de surprise. Puis arrive la troisième place, Marine Le Pen : 20%. Plus gros score réalisé par le parti d’extrême droite aux élections présidentielles. Essayons de prendre de la hauteur et sortir de l’analyse idiote du « 20% de cons », qui fait peu avancer le débat.
Le Front National n’est pas une nouveauté dans le paysage politique français, cela fait plus de 20 ans que le FN réalise des scores d’environ 15% aux présidentielles (à part en 2007). Néanmoins, la quasi-totalité de la classe politique française agit comme si ce parti n’existait pas. Au lieu de le combattre sur son idéologie, les « grand partis » républicains se sont contentés d’attaquer le passé du père Le Pen. Un cadeau pour Marine, elle a su en tirer parti. Pire encore, certains ont voulu la faire taire en l’interdisant de débattre. Au nom de la démocratie, MLP s’est victimisée (comme elle sait le faire) retournant la situation en sa faveur.
Autre point important, le contexte de crise. Ce n’est pas une surprise, lorsqu’il y a des difficultés économiques (hausse du chômage, problème de pouvoir d’achat…) les extrêmes ont la cote. Et en période de crise, on cherche aussi des boucs émissaires. C’est alors qu’une partie de la droite s’est intéressée à l’électorat frontiste qui commençait à grossir (après tout, tous les moyens sont bons pour briguer un deuxième mandat de Président). La droite populaire en première ligne pour ramener de l’extrémiste égaré dans les rangs de la majorité. Un homme en particulier : Claude Guéant. Son CV est impressionnant depuis sa nomination au ministère de l’intérieur en février 2011 : démantèlements violents des camps de roms, reconnaissance de civilisations supérieures à d’autres, amalgames diverses et variées et surtout la circulaire Guéant du 31 mai et le décret du 6 septembre visant à décourager les étudiants internationaux de faire leurs études en France. Mesures contre lesquelles la Confédération étudiante s’est battue en organisant des rassemblements dans de nombreuses villes en France. En effet, l’application de ces mesures discriminantes tuerait nos universités lorsque l’on sait que par exemple 40% de nos doctorants viennent de pays étrangers à la France. De plus cette politique a un impact néfaste sur le rayonnement à l’international de nos universités, remettant en cause les conventions de partenariats avec les universités du monde entier. Tout cela avec le soutient de l’UNI (droite universitaire représentée par le MET sur les campus).
Marine Le Pen n’a pas réalisé 20% à elle seule. On remarque bien qu’aujourd’hui d’autres facteurs sont à prendre en compte. La droite populaire a sa responsabilité dans ce score, la majorité des partis politiques sont aussi complices lorsqu’ils ont refusé de débattre et de mettre le Front National face à ses réalités. Ce type de comportement irresponsable n’a fait que renforcer les craintes et les stigmatisations. Mais cessons de tout dramatiser, la France n’est pas morte. C’est à nous désormais de combattre « le repli sur soi, l’ignorance, la peur de l’autre qui s’installe et l’utilisation des malaises par les extrêmes ». (manifeste de la Cé, 2005)


Nicolas Thelliez, élu CA, membre du bureau national et responsable de la Cé de La Rochelle

mercredi 18 avril 2012

Élections étudiantes à La Rochelle : les étudiants votent majoritairement pour un syndicalisme indépendant des partis politiques

La liste Confédération étudiante (Cé) a remporté les élections universitaires du 3 avril 2012 à La Rochelle. Avec plus de 408 voix au CA (Conseil d’Administration), ce qui représente 40% des suffrages, elle remporte 2 sièges au CA et 4 sièges au CEVU (Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire). On remarque cette année une augmentation de la participation de 24% pour le CA par rapport aux élections de 2010 (elle passe de 831voix à 1098voix cette année).
A l’université de La Rochelle, les étudiants ont plébiscité le seul syndicat à avoir un bilan (10ème mois de bourse, combat contre les mesures Guéant, création d’un réseau des anciens étudiants, mensualisation des loyers d’été en cité universitaire, prises électriques en amphithéâtres…). 
Nous avons été la seule organisation à présenter un programme qui répond aux préoccupations concrètes, locales des étudiants ; et non pas des propositions « parachutées » de Paris. Pour résoudre les problématiques rencontrées par notre génération (accès à l’emploi, au logement…) les étudiants ont montré leur attachement à un syndicalisme indépendant des logiques partisanes qui porte un projet politique qui soit ni neutre ni partisan, face à ceux qui voulaient instrumentaliser le vote des étudiants pour les élections présidentielles. Forte de ce résultat la Confédération étudiante de La Rochelle lance une campagne d’adhésion pour permettre aux étudiants de peser dans le débat public et être acteurs de leur université.
Nicolas Thelliez
Membre du Bureau National de la Confédération étudiante et élu CA de l’Université de La Rochelle
06-87-73-76-97